1ère spécialité - archive

, par Mélie Jouassin

Programme d’enseignement obligatoire au choix d’arts en classe de première littéraire, d’enseignement de spécialité au choix d’arts en classe terminale littéraire et d’enseignement facultatif d’arts au cycle terminal des séries générales et technologiques à partir de l’année scolaire 2010-2011
 NOR : MENE1019677A
 MEN - DGESCO A1-4
 Le programme d’enseignement obligatoire au programme de première pour l’année scolaire 2010-2011 a été publié au B.O. spécial n°9 du 30 septembre 2010


Extrait B.O.

Le programme porte sur la période allant de 1815 à 1939, tant en Europe que dans le reste du monde. Il permet, à partir d’un contexte historique plus limité chronologiquement et d’une problématique plus resserrée qu’en seconde, d’analyser le fonctionnement des institutions, les modes d’expression significatifs, les comportements liés au marché ou à la diffusion des arts. Il prépare ainsi l’élève à aborder les questions plus précises mises au programme de terminale.
Comme en classe de seconde, il s’appuie sur deux composantes fondamentales : une approche culturelle d’une part, l’acquisition de savoirs et d’outils méthodologiques et conceptuels d’autre part.
Les professeurs traiteront dans l’année les quatre grands thèmes ci-dessous, avec toute liberté pour choisir, en s’appuyant de manière sélective sur les entrées proposées, les exemples appropriés, en fonction des ressources locales, de l’actualité artistique et culturelle, de leurs centres d’intérêt et des prédispositions de leurs élèves.
Ils veilleront à toujours situer les œuvres et courants de la période étudiée par rapport à ceux des périodes antérieures et s’empareront de toutes les occasions d’approfondir les notions en iconographie et en technique artistique déjà acquises.

LES ARTS ET LES INNOVATIONS TECHNIQUES
 Structures et matériaux (architecture de métal, verre, béton, etc. ; évolution des instruments de musique et développement de l’orchestre ; nouveaux supports et pigments, etc.).
 Technologie, diffusion et reproductibilité (lithographie, photographie et film ; industrialisation des arts décoratifs, édition de masse, naissance du design ; instruments de musique mécaniques et développement de la phonographie).
 Les influences réciproques entre sciences, techniques et création (les formes du béton ; peindre la lumière ; l’éclairage et la mise en scène ; la photographie comme art, du pictorialisme à la « Nouvelle Vision » ; le regard des arts sur la civilisation industrielle, etc.).

LES ARTS ET LEUR PUBLIC
 Le rôle du public dans la création artistique (salons, galeries, marchands et critiques, salles des ventes et collectionneurs ; le développement du concert, du ballet et du « grand opéra » ; la vogue de la chanson, du caveau au cabaret et au music-hall).
 Enjeux théoriques et esthétiques (fonctions représentatives, expressives et sociales de l’art ; éclectisme, rationalisme et avant-gardes ; l’art pour l’art, la musique pure ; l’œuvre d’art total ; l’académie, les salons et la critique).
 Éducation des artistes, éducation des publics (écoles des beaux-arts et conservatoires ; musées et muséographie, commande publique ; développement des salles de spectacle ; place des arts dans l’enseignement public et confessionnel ; l’évolution du statut de la femme artiste).

LES GRANDS CENTRES ARTISTIQUES ET LA CIRCULATION DES ARTS
 Formes et idées artistiques en mouvement (les grands mouvements artistiques - romantisme, réalisme, impressionnisme, symbolisme, Nabis, cubisme, futurisme, expressionnisme, etc. - et leur propagation ; la dissolution des frontières entre les arts ; le primitivisme et la modernité).
 Événements internationaux (expositions universelles, des arts décoratifs, coloniales ; festivals ; foires et biennales ; expositions internationales d’architecture ; rencontres internationales sportives ou politiques).
 Une ville, un moment (par ex. le Paris du Second Empire ou des années 1920, la Vienne de François-Joseph, le Bauhaus de Dessau, Nancy ou Bruxelles et l’Art nouveau, la reconstruction de Chicago, la Londres victorienne, etc.).

L’ARCHITECTURE, L’URBANISME ET LES MODES DE VIE
 Architecture, mœurs et organisation sociale (hygiénisme, utopies sociales, maîtres et domestiques, travail et production ; habitat individuel, habitat collectif, logement social, hôtels et lieux de villégiature ; forme et fonction, distribution intérieure, revêtement stylistique, etc.).
 Urbanisme (planification urbaine, centres et périphéries, circulations et perspectives ; monuments et bâtiments publics, civils ou religieux ; parcs et jardins, lieux de loisirs).
 La ville dans les arts (incidences de la représentation de la ville sur l’évolution des langages artistiques ; la notion de paysage urbain ; articulation entre représentations du bâti et de la société urbaine).


Ressources proposées par le portail national HDA Eduscol et CANOPÉ

Arts, sciences et techniques. Histoire des arts : actes de l’université de printemps, 26-27 mai 2011, Château de Fontainebleau

Depuis mai 2008, l’histoire des arts a sa place parmi les enseignements obligatoires, de l’école au lycée. Cet ouvrage résulte d’une volonté conjointe du ministère de l’Éducation nationale et de l’Institut national de l’histoire de l’art. Il reprend les actes de l’université d’été qui s’est tenue à Fontainebleau en mai 2011, avec pour thématique : Arts, sciences et techniques. L’inspection générale de l’Éducation nationale, l’INHA, l’École du Louvre et l’Association des professeurs d’archéologie et d’histoire de l’art à l’université (APAHAU) ont apporté leur contribution prestigieuse à cet événement, afin de faire bénéficier les enseignants du primaire et du secondaire de l’expertise et de l’enthousiasme des chercheurs, conservateurs, scientifiques et artistes. Ouvrir au monde poétique et merveilleux de l’art et du patrimoine, éclairer l’histoire des arts par l’histoire des sciences et la connaissance des techniques, initier à la beauté des matières et même faire revivre le passé par la magie de la 3D : tel est l’objectif des vingt contributions rassemblées ici.

Représentations de la ville 1945-1968, Ouvrage de Henri Rohan-Csermak (de), CANOPÉ, 2011.

La ville, sujet si moteur pour les avant-gardes depuis les années 1910, paraît a priori singulièrement absente des préoccupations artistiques de l’après-guerre. Il faut dire que la fascination exercée par la thématique urbaine dans la peinture ou la musique des années vingt était tournée vers la ville américaine, une ville optimiste, dynamique, avec sa vertigineuse verticalité et ses résonances industrielles… Comment cet élan vers l’avenir n’eût-il pas semblé soudain dérisoire, face aux images terribles des camps de la mort ? Seules ces nouvelles artes mechanicæ que sont la photographie, le cinéma ou l’enregistrement osent représenter à travers l’objectif ou le microphone, fixer sur le film ou la bande, cette ville blessée, meurtrie, honteuse de l’après-guerre, en même temps qu’ils se donnent valeur de témoignage, non seulement de sa destruction, mais aussi de sa permanence et de sa reconstruction : le reportage et l’art se rencontrent, avec des préoccupations évidemment diverses selon les domaines artistiques et les pays européens. En fait, étudier la ville de l’après-guerre à travers sa représentation, c’est aussi étudier la crise de la représentation dans les arts de l’après-guerre. Les contributions des spécialistes réunis pour cette publication font revivre pour les élèves d’histoire des arts la rencontre esthétique avec la ville et avec leur ville, à travers des formes d’art qui gagnent à être étudiées jusque dans leurs idiomatismes et les finesses de leurs correspondances. C’est l’objet même de l’histoire des arts.

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