Laurent Binet, Perspective(s), Grasset, 2023.
En lien avec la question limitative de Terminale spécialité "Le voyage des artistes en Italie, XVIIe-XIXe siècles"
Qualifié de polar historique épistolaire par son éditeur Grasset, nous précisons qu’il s’agit d’un polar de fiction mettant en scène des personnages réels : Michel-Ange, Vasari, Pontormo, Catherine de Médicis, Cellini, Bronzino.
Tout commence par un crime terrible commis à Florence, sur le chantier des fresques de la Chapelle San Lorenzo auquel le peintre Pontormo travaillait depuis onze ans pour la famille Médicis. Afin de mener l’enquête, Cosimo de Médicis fait appel à Vasari qui, lui-même, va s’appuyer sur l’expertise et la sagesse de Michel-Ange, pour interroger le broyeur de couleurs, les assistants du peintre car dans Perspective(s) tout le monde est suspect. À cette intrigue principale, s’ajoute ce tableau retrouvé dans l’atelier de Pontormo, une “vénus offerte, nue, les cuisses ouvertes,” dont le visage est celui de Marie, fille du Duc de Florence, Cosimo de Médicis…cet opprobre risque bien d’apporter une ombre au futur mariage de Maria avec le fil du Duc de Ferrare, Alfonso d’Este.
Une fois le roman en mains, impossible de le lâcher jusqu’à son dénouement final. La forme épistolaire, très originale, donne une teinte à la fois intimiste et très vivante à l’histoire.
Viva Varda !, catalogue de l’exposition à la cinémathèque de Paris, ouvrage collectif sous la direction éditoriale de Florence Tissot, avec la complicité de Rosalie Varda, La Martinière, 2023.
En lien avec la question limitative de Terminale spécialité "Femmes, féminité, féminisme"
Le catalogue qui accompagne la très belle exposition consacrée à Agnès Varda à la cinémathèque de Paris restitue la richesse documentaire et notamment celle exhumée des archives de Ciné-Tamaris, la société de production aujourd’hui présidée par ses enfants Rosalie Varda et Mathieu Demy. L’intérêt réside dans les témoignages variés et éclectiques qui, tous, éclairent un aspect de l’œuvre de Varda ou analysent un de ses films ou court-métrages. C’est avec plaisir que l’on replonge, pêle-mêle, dans les coulisses de Sans toit ni loi, dans la genèse de Cléo de 5 à 7 ou encore dans Les glaneurs et la glaneuse. Agnès Varda aimait s’entourer de chats et, comme eux, de nombreuses vies lui ont été accordées, celle de la photographe pour le TNP de Jean Vilar, celle de la « grand-mère de la Nouvelle vague », celle aux États-Unis, entre les Black panters et le Flower power, celle de la femme artiste à la sensibilité féministe aux côtés de Delphine Seyrig, celle avec et celle sans Jacques Demy, la vie de l’autoproduction et du travail coopératif et puis, bien plus tard, la vie de l’artiste plasticienne ou encore celle sur les routes avec l’artiste JR.