DÉSIR DE PRINTEMPS

Un projet interdisciplinaire mené par Florence Hantzberg, professeur de Lettres modernes et d’Histoire des arts, Camille Vincendeau, professeur d’Histoire-géographie et d’Histoire des arts, Martine Altounian, professeur documentaliste, Céline Vuillaume, professeur de SES, Anaïs Merianne, professeur de SES, Thibault Durand, professeur de SES.

Au printemps 2024, le lycée Maurice Eliot d’Epinay-sous-Sénart a accueilli un projet de double résidence d’artistes financé par des fonds de la Cité éducative et par la part collective du Pass Culture. Le projet consistait à travailler les compétences psycho-sociales des élèves de première notamment, notamment les rapports garçons-filles dans l’établissement à travers le double prisme des enseignements disciplinaires et de la pratique artistique.
Chloé Wary, BDiste consacrée à la sortie de Saison des Roses a rejoint les enseignants de SES dès la fin du mois de février et celles d’histoire des arts à partir du mois d’avril afin de conduire différents ateliers autour du corps et de sa perception. En SES, cela a notamment donné lieu à des ateliers autour de la notion de stigmate et notre rapport aux genres et à l’expression de genre.

En avril, ces ateliers ont été couronnés par une rencontre entre Chloé Wary et l’écrivaine Fatima Daas en salle de conférence.En Histoire des arts, les ateliers se sont focalisés sur la notion de plis. Les enseignantes ont travaillé avec les élèves sur la séquence autour de la réception des œuvres d’art par le public sur Olympia de Manet et sur l’idéalisation (ou pas) du corps féminin. Cela a été l’occasion de réfléchir aux plis du corps, peu représentés, sujets de complexes (et parfois revendiqués également, ce qui fera l’objet d’un cours l’année prochaine dans la séquence sur femmes, féminité, féminisme). Les élèves ont d’abord travaillé sur une œuvre collective colorée et abstraite aux feutres à alcool. Ensuite, Chloé Wary leur a enseigné des techniques de calligraphie à l’encre de Chine. Les élèves ont travaillé au brouillon sur différents plis du corps avant de les recréer sur la fresque colorée. Les plis deviennent ainsi indéchiffrables et perdent ce qu’ils avaient de choquant pour certains élèves. Ils deviennent motifs, parfois liens entre l’humain et le végétal. Par la suite, les élèves ont travaillé chacun sur un fanzine autour de cette notion de pli.

Puis, de la mi-mai à fin-mai, une exposition a eu lieu à la Maison des arts et de la Culture d’Epinay-sous-Sénart où ces œuvres ont été exposées avec celles de Chloé Wary. Dans le même temps, toutes les classes de premières ont pu voir Si Mona naissait là, un spectacle de la Compagnie du Sens opposé inspiré du Deuxième sexe de Simone de Beauvoir et engager ensuite une discussion avec l’actrice, Claire Duchêne, et la metteur en scène, Angèle Peyrade, autour des stéréotypes de genre. La troupe a également donné deux représentations de l’Ange et la Bête, un nouveau spectacle monté en partie en résidence d’artistes à la Maison des arts et de la Culture en 2023 et 2024 centré cette fois-ci sur le désir féminin et les représentations contraires qui en sont données.

Enfin, le projet a également permis de changer en profondeur l’établissement en lui-même. Chloé Wary avait à cœur de toucher le plus large public possible : elle a donc invité les élèves du lycée à peindre avec elle les volets du CDI ainsi que des fresques représentant les différents ateliers menés sur les murs du rez-de-chaussée. Un grand moment de partage !